Un texte imaginaire…plus vrai que vrai !

Le comité de Monistrol est jumelé avec Diamanicoura depuis 2016. Deux adhérentes ont eu l’occasion d’y aller et ont sympathisé surtout avec des femmes rencontrées sur place dont une parlait français. Cet article donne la parole à une femme imaginaire synthétisant les témoignages recueillis.

« J’habite depuis toujours à Diamanicoura, joli village d’environ 1 300 âmes réparties en soixante dix grandes familles. Il est situé sur une petite colline, dans la commune de Massantola, à 31 km de Kolokani et appartient à la région de Koulikoro au nord de Bamako. Il est joli avec certaines cases décorées d’ocres et d’argiles de couleurs, ses rues entre les concessions et sa grand ‘place où s’organisent les fêtes.

 

Suite aux démarches des anciens pour intégrer l’ONG française LACIM, des blancs sont arrivés chez nous, les plus jeunes n’en avaient jamais vus et les plus petits en avaient peur.

Dans mon village il y a une école primaire, où vont trois de mes enfants, une partie des fournitures scolaires sont payées par LACIM, malheureusement entre les grèves qui ont duré des mois et les fermetures à cause du covid, leur scolarité a été bien amputée. Ma plus grande fille a dû partir à Massantola à l’âge de 14 ans, comme employée de maison : elle devait gagner un peu d’argent pour acheter son trousseau, son père avait décidé de la marier l’année suivante. Elle aurait voulu poursuive des études pour être secrétaire, mais cela n’a pas été possible à l’époque. En effet pour se rendre au collège il faut pouvoir faire le déplacement tous les jours où avoir de la famille en ville pour se loger. Nous n’avons pas la possibilité de financer une mobylette pour faire la piste 2 fois par jour jusqu’au collège, notre village et trop isolé, et j’aurais peur de laisser ma fille seule sur la route.

Maintenant que j’ai pu suivre les cours d’alphabétisation mis en place par GAE Sahel et financés par LACIM, je comprends l’importance de l’instruction.

Pendant deux hivernages, à raison de trois heures par jour, cinq jours par semaine, avec soixante dix autres femmes nous avons appris à lire, écrire, compter, mais aussi beaucoup d’autres choses pratiques comme le sevrage des bébés, la nutrition, l’hygiène, le maraichage, le compostage, la gestion de miro-crédits pour monter nos petits commerces.

Une de mes amies revend des petits bijoux, des sachets de pates, des tomates près de l’arbre à palabres, moi j’ai choisi d’acheter le matériel nécessaire, cuvettes brasero, huile et je fais des beignets qui se vendent bien au marché.

De son côté, mon mari a aussi augmenté les revenus de notre famille grâce au compostage. Nos amis de LACIM ont équipé les agriculteurs motivés de 65 kits (brouette pelle râteau pique et fourche) et de 9 charrettes à âne, que chacun s’engage à rembourser à une caisse villageoise gérée par GAE Sahel. Avec Bassi qui est la personne relais agriculture durable à Diamanicoura, mon mari a appris, les techniques de lutte contre l’érosion et comment creuser et exploiter une fosse pour faire du bon compost. Ainsi nous avons doublé, voir triplé, les rendements de nos cultures dans nos champs comme dans le jardin maraicher. Nous sommes très fiers des résultats obtenus, d’ailleurs le chef du village dit ne jamais avoir vu une telle bonne campagne agricole de toute sa vie.

Avec l’amélioration de nos récoltes et de nos revenus, ma priorité sera d’envoyer tous mes enfants à l’école pour leur donner plus de chance que moi je n’en aie eue.

Pour mon dernier-né arrivé la nuit, j’ai eu la surprise de voir que la maternité était équipée d’un système d’éclairage à batterie solaire qui a un drôle de nom Lagazel. Cet équipement financé par LACIM a bien facilité le travail de la matrone Niagalé. Lors des consultations prénatales, elle m’avait expliqué que la table d’accouchement et le matériel d’auscultation avait été offert par LACIM. Malheureusement le bâtiment de la maternité n’est pas en bon état, seuls les termites apprécient les murs… Niagalé est une matrone qui prend son travail très au sérieux, elle tient un registre des naissances, elle applique les tarifs du centre de santé. Nous payons nos accouchements 1500 CFA, il faut aussi payer les visites prénatales 800 CFA pour chaque consultation, 4 sont conseillées pour un bon suivi de la grossesse, elle note tout sur notre carnet de suivi, ainsi nous savons que nous augmentons nos chances que tout se passe bien. Et si malheureusement il y a un problème, un cas de siège par exemple, la matrone nous envoie au centre de santé de Massantola.

Avec l’amélioration de nos récoltes et de nos revenus, ma priorité sera d’envoyer tous mes enfants à l’école pour leur donner plus de chance que moi je n’en aie eue.

Avec l’amélioration de nos récoltes et de nos revenus, ma priorité sera d’envoyer tous mes enfants à l’école pour leur donner plus de chance que moi je n’en aie eue.

Pour mon dernier-né arrivé la nuit, j’ai eu la surprise de voir que la maternité était équipée d’un système d’éclairage à batterie solaire qui a un drôle de nom Lagazel. Cet équipement financé par LACIM a bien facilité le travail de la matrone Niagalé. Lors des consultations prénatales, elle m’avait expliqué que la table d’accouchement et le matériel d’auscultation avait été offert par LACIM. Malheureusement le bâtiment de la maternité n’est pas en bon état, seuls les termites apprécient les murs… Niagalé est une matrone qui prend son travail très au sérieux, elle tient un registre des naissances, elle applique les tarifs du centre de santé. Nous payons nos accouchements 1500 CFA, il faut aussi payer les visites prénatales 800 CFA pour chaque consultation, 4 sont conseillées pour un bon suivi de la grossesse, elle note tout sur notre carnet de suivi, ainsi nous savons que nous augmentons nos chances que tout se passe bien. Et si malheureusement il y a un problème, un cas de siège par exemple, la matrone nous envoie au centre de santé de Massantola.

Après mon accouchement Niagalé était soulagée que ce soit un garçon, elle m’a redit qu’elle était fatiguée de voir toutes les petites filles du village à peine nées être « coupées», elle n’aime pas cette tradition de l’excision mais ne sait pas comment lutter contre dans le village. Elle nous explique que cela rend la vie plus difficile pour les femmes et surtout au moment des accouchements, vraiment elle ne comprend pas. Mais c’est plus facile pour elle de dire cela, elle vient de la ville et surtout elle a eu trois garçons.

Le plus de l’année 2020 est l’installation d’une borne fontaine d’eau potable entre la maternité et l’école qui est à côté. L’association World Vision avait proposé au village une adduction d’eau. Mais la participation demandée aux villageois était trop élevée pour nos moyens.
La commune et le village ont réussi malgré tout à réunir les 2/3 du montant, et LACIM Monistrol a fourni le dernier tiers, ainsi les travaux ont pu être réalisés. Des bornes fontaines ont été installées dans des points stratégiques du village afin de faciliter l’approvisionnement en eau potable des habitants.

Les femmes, pour alléger le travail quotidien souhaiteraient l’acquisition d’un moulin à grains et à karité qu’elles géreraient grâce aux connaissances acquises lors de l’alphabétisation.
De plus le village souhaite la création d’une banque de céréales afin d’engranger les bonnes récoltes dues aux nouvelles techniques d’agriculture durable.
Mais comme on dit chez nous « doni doni » l’oiseau fait son nid. Nous souhaitons que les « toubabs » reviennent, le balafon et les tambours résonneront ! »

D’autres informations sur le comité de Monistrol sur Loire :

https://www.lacim.fr/les-comites-locaux-communiquent/lacim-monistrol-sur-loire/